L’aire de compostage, qui doit accueillir
des lombrics, est en mode prototype, la chambre froide est en cours de montage.
Malgré cette ambiance work in progress,
Théo Champagnat, co-fondateur de la start-up Cycloponics, reste optimiste :
80 tonnes de champignons et 200 tonnes d’endives devraient ainsi être produites
chaque année dans les tréfonds du parking. En dépit de son caractère
inhabituel, le lieu peut accueillir de nombreuses plantations, à l’image
des plantes aromatiques, encore en phase de test, sous des lampes horticoles.
A terme, la petite entreprise compte
en tout salarier dix personnes du voisinage : Btissam,en train de déplacer une cargaison de grillages, habite
ainsi l’immeuble juste au-dessus. “Concrètement,
nous faisons d’abord incuber du mycélium dans un mélange de paille et de son de
blé par nos partenaires, le tout dans des sacs et dans le noir. Une fois
l’incubation terminée, les sacs sont entaillés et les cultures exposées à la
lumière. Ensuite, il n’y a plus qu’à attendre que ça pousse”, explique
Théo Champagnat, qui détache délicatement quelques shiitake sur les bottes
humides.
Le lieu, illuminé par des néons, fonctionne avec peu
d’énergie. Quant au matériel, vive la récup’ : des chambres froides aux
gerbeurs, de nombreux engins ont été trouvés sur le Bon coin ou racheté à des
anciens agriculteurs. Finalement, la plus grosse difficulté reste
administrative : des normes de sécurité à respecter au dépôt de permis de
construire, le chantier accuse un petit semestre de retard. D’ici un an, les
cultivateurs devraient cependant être arrivés au bout de leurs peines. Les
jeunes pousses – une douzaine d’espèces différentes, des capucines aux
poireaux – murissent elles paisiblement sous une lumière flashy : la vie
en rose pour les légumes…