Entretien avec Bertrand Kern, maire de la ville
Pourquoi
participez-vous à cette seconde saison des Parisculteurs ?
Bertrand Kern : Je partage le même
souci que Paris sur les questions de développement durable. Je trouve que c’est
une bonne idée d’investir les toits pour les végétaliser, je crois à
l’agriculture urbaine. Elle avait disparu des radars. Je me souviens quand
j’étais jeune, j’allais à Bobigny vers la préfecture de Seine-Saint-Denis, où
l’on voyait encore des maraîchers à l’époque. Aujourd’hui c’est complètement
construit. Donc quand Paris m’a proposé de participer à cette opération
contribuant au retour de l’agriculture en ville, j’ai décidé de me lancer dans
l’aventure !
Qu’attendez-vous de
cette participation ? Quels sites avez-vous sélectionnés pour cette
édition ?
B.K : Dans un premier temps nous
restons modestes, nous attendons de voir ce que proposeront les porteurs de
projets. Nous avons soumis trois sites pour cette édition, dont un sur le
quartier des Courtillières, à la pointe nord-est de la ville. Grâce à son expertise,
l’équipes des Pariculteurs a compris que le lieu impliquait trop de contraintes
techniques, et c’est finalement le centre technique municipal – une sorte
de vaisseau de béton avec des toits plats – qui a été retenu. Mais j’ai
d’autres idées pour une éventuelle troisième édition !
Comment allez-vous
intégrer ces nouveaux espaces d’agriculture urbaine dans la ville ?
Comment allez-vous les faire connaître ?
B.K : Nous en parlerons
bien-sûr dans le journal municipal, qui sera chargé d’informer de l’existence
de ce projet et de le populariser. Par la suite, et en fonction des idées du
lauréat, nous pourrons peut-être imaginer des formes de coopération. Sur Pantin,
nous accompagnons de longue date la mise en place de jardins partagés. On
pourrait très bien envisager des échanges avec ces structures.
Pensez-vous que le
Grand Paris puisse être un Grand Paris agricole ?
B.K : Je ne pense pas, car nous
nous partons de loin. En province, il y a une ville, Albi, qui veut arriver à
l’autosuffisance alimentaire d’ici 2020, en approvisionnant la population dans
un rayon d’une cinquantaine de kilomètres. Aujourd’hui quand Paris veut se
nourrir, les enjeux sont plus grands ; les denrées proviennent de très
loin, parfois d’Europe. Il s’agit donc d’un objectif très ambitieux. À mon
sens, le Grand Paris sera donc avant tout un Grand Paris du transport, ce qui
n’empêchera pas d’imaginer des déclinaisons, notamment dans le domaine
agricole, qu’il faudra encourager !
À titre personnel, le jardinage et vous… ?
B.K : J’en fais ! Alors à la petite semaine bien sûr,
c’est compliqué avec mon emploi du temps… Mais avec le tennis, le jardinage
constitue l’une de mes échappatoires. Quand vous êtes maire d’une ville de
55 000 habitants, les responsabilités sont lourdes et vous cherchez
souvent des moments de respiration pour s’aérer l’esprit, penser à autre chose…
Je fais donc une ou deux heures de tennis par semaine, et un peu de jardinage.
Le weekend dernier par exemple, eh bien j’ai taillé mes syringas et j’ai coupé
mon gazon qui avait bien poussé… Il a beaucoup plu au mois d’août !