Que font les Parisculteurs à cette période de l’année ? Nous avons posé la question à deux équipes de cultivateurs, qui nous ont expliqué leur stratégie pour résister à la mauvaise saison.
En hiver, difficile de travailler
sur des toitures ventées et glaciales. Tranquillement, les agriculteurs
urbains, alors que les températures sont au plus bas, se préparent donc à la
sortie de l’hiver. « En ce moment,
les conditions de travail ne sont pas idéales, avoue Michel Desportes, de
l’entreprise Aréomate. Nous privilégions
donc les missions de conseil. » En fin d’année 2017, la start-up
a de toute façon vendu toute sa récolte, et voit donc venir
le printemps avec optimisme. À Lachambeaudie, la ferme qu’elle cultive au
sommet d’un centre RATP du 12e arrondissement, l’équipe a posé à
terre les bacs de culture pour l’hiver. Leurs plantes aromatiques se développent pour l’instant
à l’écart des frimas, dans une véranda chauffée par le soleil. Leur retour sur
le toit n’attend plus que le redoux : « Il
n’y aura alors plus qu’à remonter les rails de culture,» conclut Michel
Desportes.
Du côté du collège Eugène
Delacroix, dans le 16e arrondissement, la Ferme urbaine pédagogique
imaginée par Agripolis frémit aussi, sous le manteau blanc de la neige. « Les premières colonnes de culture en
aéroponie sont en cours de montage », explique Pascal Hardy, fondateur
de la start up. Les pousses, elles, sont en serre chez un partenaire ;
elles ne seront installées sur le toit qu’à la fin du mois de mars. « La vraie difficulté pour nous à cette
période, confie l’agriculteur, ce
n’est pas tant le froid que l’avancée des investissements d’installation ».
Difficile en effet d’engranger des recettes avant les premières ventes pour
les cultivateurs…
Du côté des élèves et
du personnel enseignant, l’excitation se fait palpable : « Nous avons déjà pu rencontrer les
représentants des collégiens, et les professeurs de SVT sont
d’ores et déjà en train de travailler sur les ateliers qu’ils pourront mettre
en place au printemps », conclut Pascal Hardy. Preuve que tous,
Parisculteurs et Parisiens, attendent impatiemment le retour des beaux jours!