Le jeudi 15 février, un jury composé d’élus et d’experts se réunissait pour désigner les lauréats de l’opération Houblon Saison 1. Parmi les heureux sélectionnés, sept amis brasseurs amateurs, qui se sont vus attribuer la gestion de deux sites de plantation: le Mur Buffon (5e) et le groupe scolaire Château des Rentiers (13e). Paul Martin (président du collectif) et Jean-Baptiste Cantillon (vice président) nous ont accueillis dans leur nouveau local situé au 9, rue Esquirol pour partager l’histoire de leur collectif au nom chantant : la Bière Michel.
Avant
tout, pourriez-vous revenir sur l’histoire de votre collectif ?
Paul
Martin : Tout
a commencé il y a deux ans, par une sorte de rituel entre amis : nous nous
retrouvions le weekend dans mon ancien appartement, rue Saint-Michel, que nous
avions transformé en véritable atelier pour brasser notre propre bière. Petit à
petit nous avons commencé à nous passionner et à organiser des soirées avec de
plus en plus de monde.
Jean-Baptiste
Cantillon : C’est
comme cela que notre production s’est élevée à 80 litres par mois. Donc quand
la mairie a lancé son appel à projet, on s’est dit : “Pourquoi pas nous ?”
Vous
aviez alors déjà quelques notions en matière de brassage ?
P.M. :
Comme tout le
monde : pas vraiment ! Mais nous avions dans notre équipe un chimiste
et trois ingénieurs, donc des compétences qui nous ont beaucoup aidées.
Que
représente à vos yeux votre participation à l’opération Houblon Saison 1 ?
P.M. :
Pour nous, il s’agit
surtout d’un tremplin, qui nous a permis de rendre notre travail beaucoup plus
concret. Nous avons déménagé et ouvert ces locaux exclusivement destinés au
brassage. Désormais, nous pouvons peaufiner nos techniques pour concevoir une
bière de qualité, mais aussi travailler sur un modèle économique viable et
réfléchir à notre identité.
Des
pistes sur lesquelles vous avancez ?
P.M. :
Oui ! Aujourd’hui,
nous brassons 80 litres par semaine, et nous sommes en train de stabiliser
plusieurs recettes, pour lesquelles nous utilisons du houblon cultivé
localement. D’ailleurs, notre porte est ouverte aux riverains chaque après-midi
de la semaine ; nous proposons de goûter notre production afin d’obtenir
des retours qui nous permettent d’améliorer nos produits. À terme, nous
aimerions conserver ce principe, et organiser des dégustations.
J.-B.
C. : J’ajouterais
que nous essayons également de diversifier notre offre, en concevant d’autres
boissons autour de la fermentation, pour la plupart sans alcool, comme du
kombucha, un thé fermenté, ou encore du kéfir, une boisson gazeuse proche de la
limonade.
Pour
conclure, comment imaginez-vous la Bière Michel dans un an ?
P.M. :
Nos objectifs pour
l’année qui arrive ? Je dirais que nous aimerions avoir fixé des recettes
parfaites de produits accessibles à tous. Et puis nous voudrions un local plus
grand, ce qui nous permettrait de brasser davantage : 2 000 litres de
bière par semaine, ce serait l’idéal !