C’est la 7e conférence internationale d’agriculture urbaine organisée par la ville de Séoul, Pénélope Komitès, Adjointe à la Maire de Paris chargée des Espaces verts, de la Nature en ville, de la Biodiversité, de l’Agriculture urbaine et des Affaires funéraires et Joachim Delpech, chef de projet Parisculteurs, sont invités pour présenter les Parisculteurs et la politique de la Ville de Paris en matière de végétalisation.
Le Maire de Gangdong-Gu, Lee Hae Sik, ouvre la conférence : ce
quartier se caractérise par son engagement dans l’agriculture urbaine, les
modes alternatifs de production d’énergie et la valorisation des circuits
courts.
Au programme pour les délégations étrangères, une visite de petits
collectifs équipés de panneaux solaires, de jardins potagers logés entre les
bords du fleuve Han et les voies rapides, qui ont la particularité d’avoir
plusieurs usages : “pro” avec de grandes serres exploitées par
des maraîchers ; familiaux (loués aux habitants contre une rente annuelle),
pédagogiques (avec des jeux et des petits abris pour les enfants)... L’ensemble
est organisé sur un même terrain de plusieurs milliers de m2. Pour
finir, visite des boutiques de vente de produits locaux, où chaque maraîcher est
identifié par une photo sur l’étalage de ses produits, comme un gage de
confiance.
Les coréens sont friands de légumes fermentés, il suffit d’une
balade dans l’un des nombreux marchés couverts de Séoul pour découvrir la richesse
des variétés qu’ils consomment. En manque de terres agricoles, ils considèrent
l’agriculture urbaine comme une porte de sortie possible pour alimenter les habitants
des grandes villes. Les participants de la conférence, venus de Singapour, de
Tokyo, de Détroit, de Sydney, de Hambourg, présentent aux coréens la pluralité
des techniques qui émergent aujourd’hui : l’hydroponie, l’aquaponie, la
culture d’insectes qui permet à la fois de se nourrir et de réduire la gestion
des déchets, l’apiculture urbaine…
Pénélope Komitès, au fil des interventions et des échanges, transmet
l’expérience de Paris, parle des projets, de l’implication des partenaires
(bailleurs, co-propriétaires, entreprises…). Les coréens sont particulièrement
intéressés par cet aspect partenarial qu’ils aimeraient développer.
Certains intervenants évoquent le risque que d’une
“industrialisation” de l’agriculture urbaine, des fermes
“géantes” programmées dans certains pays qui se détacheraient de
l’économie et de la consommation locales. Paris est loin de cette problématique,
avec ses toits et ses surfaces limitées, répond Pénélope Komitès et elle encourage
les porteurs de projet présents à penser l’agriculture urbaine comme un moyen
de recréer du lien dans les villes, de relancer l’économie locale et de
contribuer à l’amélioration de l’environnement des citadins.
Séjour dense et instructif, les expériences de ces
agriculteurs des villes situés aux quatre coins de notre planète confirment
l’importance de la mutation qui est en cours. Quant à savoir si les aubergines
de Séoul ont le même goût que celles de Paris, difficile à dire, la cuisine
coréenne agrémentant ses plats de piment, comme nous de sel…
*Kamsahamnida
Séoul !
*Merci
Séoul !