Pourriez-vous
détailler le rôle de la DRIAAF dans le programme Parisculteurs ?
Bertrand
Manterola : Notre implication remonte en fait
au premier appel à projet. À l’époque, la mairie de Paris s’était
rapprochée de nous pour mettre au clair toutes les questions d’ordre
réglementaire, que l’on pouvait alors imaginer relativement différentes de
celles régissant le monde de l’agriculture. Nous avons alors travaillé avec des
partenaires comme la Chambre d’agriculture de région, le Point accueil
installation (PAI) ou la Mutualité sociale agricole pour définir le cadre dans
lequel pourraient s’inscrire les projets d’agriculture urbaine. En outre, nous
avons participé aux commissions techniques des deux saisons, ce qui nous a permis
d’avoir un regard sur les propositions, et donc d’alerter quand il y avait des points réglementaires
qui nous paraissaient non appropriés ou encore non appréhendés par les
porteurs, le tout en veillant à ce que les règles soient les mêmes pour les entrepreneurs
agricoles quelque soit la forme d’agriculture.
Cette
adaptation des réglementations a-t-elle été aisée ?
B.
M. : Aisé n’est pas tout à fait le mot, mais cela n’a pas été
insurmontable non plus. Nous avons étudié chacune des problématiques auxquelles
étaient confrontés les porteurs, en terme de réglementation, pour voir de
quelle manière cela s’inscrivait dans la règlementation concernant
l’agriculture. Certaines étaient relativement adaptables, comme la
réglementation sanitaire et phytosanitaire,
qui s’applique telle quelle à toutes les formes d’agriculture. D’autres
étaient plus complexes à interpréter, comme celles qui régissent le
foncier ; une thématique qui présente forcément des spécificités selon le
contexte. Et puis il ne faut pas omettre le fait que les objectifs principaux
de l’agriculture urbaine sont souvent sociaux et pédagogiques, là où sa cousine
“traditionnelle” a presque toujours une vocation économique, ce qui
entraine inévitablement des différences. Mais finalement, je dirais qu’il
existait beaucoup moins de zones d’ombres que ce que l’on aurait pu imaginer au
départ…
Que
retenez-vous de votre participation aux commissions techniques de la deuxième
saison des Parisculteurs ?
B.
M. : J’ai été particulièrement frappé par le nombre, beaucoup
plus conséquent, de sites mis à disposition, et par ricochet, par la multitude
de projets proposés. J’ajouterai que ceux-ci m’ont semblés plus solides, mieux
construits que lors de la première saison, et qu’ils témoignent d’une diversité
croissante de formes d’agricultures : permaculture, aquaponie, hydroponie,
etc. L’on ressent un professionnalisme grandissant, qui s’explique sans doute
par l’accompagnement collectif accompli depuis trois ans maintenant. On attend
maintenant de voir les projets se réaliser. C’est très enthousiasmant !